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jourd’hui les tours, sont de petits capitaines représentés l’épée au côté, les joues enflées, et sonnant d’un cor qu’ils tiennent des deux mains. Le jeu d’échecs n’est pas ancien et commun seulement chez les Islandais, mais encore dans toutes les contrées du nord. La Chronique de Norwége rapporte que le géant Drofont, qui avait élevé Harald le Chevelu, ayant appris les grands exploits de son élève, lui envoya, parmi des présens d’un grand prix un très-beau jeu d’échecs. Ce Harald régnait vers l’an 870.

Malgré la vie frugale que mènent les Islandais, ils parviennent rarement à une grande vieillesse. Dès qu’ils ont passé cinquante ans, ils sont communément attaqués de phthisie ou d’autres maladies de poitrine qui les conduisent au tombeau après quelques années de langueur. « Il n’est pas douteux, dit Horrebow, que cette prompte destruction ne provienne des travaux excessifs qu’ils supportent en mer, et de l’imprudence avec laquelle ils se conduisent. Ces insulaires revenant de la pêche, où souvent ils sont entièrement trempés d’eau, n’ont pas la précaution de changer d’habits. »

Ils donnent à la plus grande partie des maladies auxquelles ils sont sujets le nom général de landfarfock, fièvre du pays. Il règne en Islande une autre maladie appelée lèpre, qui est presque toujours héréditaire, sans qu’elle soit pourtant contagieuse. Le scorbut, les coliques de toute espèce, les maladies hypocon-