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que l’on ferait des ecclésiastiques qui mèneraient une vie scandaleuse.

Les mariages des Islandais se font communément sans beaucoup de cérémonies ; et, comme partout ailleurs, l’intérêt y a toujours plus de part que l’inclination. Il n’est pas rare non plus qu’il se fasse des mariages forcés et arrangés par les parens sans la participation des époux ; mais, dans tous ces cas, la célébration est toujours la même. L’usage est que le ministre de la paroisse du jeune homme fasse les propositions du mariage aux père et mère de la fille ou à ceux qui les représentent. Lorsqu’on est d’accord, les plus proches parens de part et d’autre conduisent les futurs à l’église, où ils reçoivent la bénédiction nuptiale. Elle se donne ordinairement le dimanche devant l’autel, après que le service divin est commencé, et avant que le prêtre monte en chaire. L’office fini, les nouveaux mariés se rendent avec les conviés dans leur maison, où l’on boit et l’on mange, où l’on se divertit, suivant leur état et leurs facultés. Quelquefois en revenant de l’église on donne un verre d’eau-de-vie à chaque assistant ; mais jamais il n’y a ni musique ni danse. Après le premier repas, qui est toujours assez frugal, chacun se retire chez soi. Tout ce détail, tiré de Horrebow, prouve contre Anderson que les Islandais ne portent pas le goût de l’ivrognerje jusque dans l’église, où cet écrivain « fait boire de l’eau-de-vie, à l’instant même de la cérémonie du mariage, au prêtre, aux fu-