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gros mur de belles pierres de taille, construit il y a plus de quatre cents ans, par un évêque qui avait dessein de faire bâtir toute la cathédrale de la même façon ; mais sa mort interrompit l’entreprise, et l’on n’a pas songé depuis à la continuer.

Le palais de l’évêque consiste en différentes maisons bâties à la manière d’Islande, à la réserve de celle qui forme la résidence habituelle du prélat. Celle-ci est de bois de chêne, avec un mur de pierre et un toit de bois sans revêtement de terre non plus qu’aux murs extérieurs. Les principales pièces de cette construction ont été travaillées à Copenhague, puis rassemblées et posées en 1576 par les soins de l’évêque Gudbrander : c’est ce qu’indique une inscription gravée sur le lambris de la salle. Depuis deux cents ans cet édifice s’est très-bien conservé, à l’exception de quelques parties des fondemens qui auraient besoin d’être renouvelées.

L’auteur danois reproche assez vivement à Anderson d’avoir injustement calomnié les pasteurs islandais, en disant qu’ils sont généralement d’une ignorance crasse, et qu’ils font de si mauvaises études, qu’à peine ils savent lire le latin. Quant aux mœurs, Anderson écrit que les ecclésiastiques d’Islande sont fort libertins, qu’ils s’enivrent perpétuellement d’eau-de-vie, que même on a vu quelquefois le pasteur et les ouailles tellement hors d’état de remplir les devoirs communs de la religion,