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cents livres. Il y en a de très-pauvres, et dont les pasteurs ont si peu de revenu, qu’ils sont obligés de travailler pour faire subsister leurs femmes et leurs enfans. On les voit aller à la pêche avec leurs paroissiens, et suivre en cela, comme dit l’écrivain danois, l’exemple de saint Paul, qui, pour vivre du travail de ses mains, n’en était pas moins un grand apôtre, justement respecté pendant sa vie, et révéré après sa mort.

On peut juger par ce détail des richesses du clergé que les églises d’Islande sont peu somptueuses. Il n’y a même, à proprement parler, que la cathédrale qui mérite le nom d’église ; tous les autres bâtimens de ce genre ne sont que de petites chapelles bâties comme les maisons des paysans. Un autel, une chaire, un confessionnal, un chœur, des fonts baptismaux et des bancs en font toute la décoration : quelques-unes cependant sont boisées en dedans, et entretenues suivant les facultés de la communauté ; les ornemens de l’autel et ceux des prêtres répondent de même à l’opulence ou à la pauvreté des paroissiens.

L’église de Holum, dit Horrebow, passe pour la merveille du pays. Elle est construite de bois de charpente porté sur de gros murs. Elle a environ quatre-vingts pieds de longueur, trente de largeur, et est élevée de quarante ou cinquante. Elle est bâtie sur une petite éminence, et elle a un petit clocher de bois. Autour du chœur subsiste encore un