Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il s’élève communément pendant la nuit un vent de terre qui règne dans toute l’île. Entre neuf et onze heures du matin, succède un petit vent de mer qui dure jusqu’à cinq heures du soir, et même quelquefois jusqu’au coucher du soleil. L’un et l’autre de ces vents rafraîchissent l’air fort doucement, et ne donnent ni pluie ni mauvais temps.

L’Islande est fort inégale dans toute sa surface, et hérissée, d’une extrémité à l’autre, de rochers et de montagnes immenses qui sont contiguës, soit du sud au nord, soit de l’est à l’ouest ; cependant il se trouve entre ces montagnes des vallées fertiles et d’une grandeur considérable. Cette disposition du pays l’a fait diviser en dis-huit districts appelés harden et syssel, tous situés le long des côtes, et dont chacun peut avoir quinze à vingt lieues. Ces harden sont aussi séparés, dans quelques cantons, par de grands golfes ou par des rivières ; et il y en a plusieurs de si étendus, qu’il a fallu y établir deux sous-baillis.

De toutes les montagnes situées dans le centre de l’île, la plupart sont stériles et inhabitées. Il en est peu qui donnent des pâturages ; mais celles qui sont près des districts, celles qui les séparent ou qui sont situées dans leur arrondissement, sont en général très-fertiles, et fournissent d’excellente nourriture pour les bestiaux.

On divise les montagnes stériles en deux espèces : les unes ne sont composées que de