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l’idée qu’en donne La Pereyre dans sa lettre déjà citée. « Les auteurs de l’Edda, dit-il, posent pour principe éternel un géant qu’ils appellent Iuner. Il sortit du chaos, selon eux, de petits hommes qui se jetèrent sur le géant et le mirent en pièces. De son crâne ils firent le ciel ; de son œil droit, le soleil ; de son œil gauche, la lune ; avec ses épaules, les montagnes ; avec ses os, les rochers ; avec sa vessie, la mer ; les rivières avec son urine ; et ainsi de toutes les autres parties de son corps : de sorte que ces poëtes appellent le ciel le crâne d’Iuner ; le soleil, son œil droit ; la lune, son œil gauche. Les rochers, les montagnes, la mer, les rivières n’ont de même point d’autre nom que ceux d’os, d’épaules, de vessie et d’urine d’Iuner. »

Quoi qu’il en soit de ce récit de La Pereyre ou des explications de Wormius, personne n’a répandu plus de lumière sur la mythologie Islandaise, et en particulier sur l’Edda, que Mallet, auteur de la meilleure histoire de Danemarck que nous ayons. À la suite de son introduction à cette histoire on trouve la traduction de l’Edda ou de la mythologie celtique, et nous y renvoyons les lecteurs curieux de connaître cet ouvrage.

Le même auteur nous apprend qu’il y a eu deux Edda : la première et la plus ancienne rédigée par Sœmund Sigfusson, surnommé le Savant, et né en Islande environ l’an 1057 ; l’autre, recueillie, environ cent vingt-six ans après, par Snorro Sturleson, célèbre Islandais,