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la plus proche et la plus commode. Or, les anciens Islandais, parmi lesquels vraisemblablement Flocco passa les deux années qu’il demeura en Islande, doivent être regardés comme les habitans primitifs de l’île ; mais leur origine se perd dans la nuit des temps, et leur source se confond avec celle des Celtes, dont il y a beaucoup d’apparence qu’ils faisaient partie.

Il paraît encore par leurs annales que, dans ces temps reculés, ils adoraient, entre autres dieux, Thor et Odin. Thor était comme le Jupiter, et Odin comme le Mercure des anciens Grecs et Latins. C’est de là que le jeudi porte encore parmi les Islandais modernes, comme chez les peuples Scandinaves, le nom de torsdag, et le mercredi celui d’odensdag : ce qui répond au dies Jovis et dies Mercurii des Latins. Les autels consacrés à ces divinités étaient revêtus de fer ; un feu perpétuel y brûlait, et on y plaçait un vase d’airain pour recevoir le sang des victimes qui servait à arroser les assistans. À côté de ce vase était un agneau d’argent du poids de vingt onces, qu’on frottait de ce même sang et qu’on empoignait quand on voulait faire un serment solennel. Ces idolâtres sacrifiaient des hommes à leurs idoles. Ils les écrasaient sur un grand rocher, ou les jetaient dans des puits profonds, creusés exprès à l’entrée des temples. Le rocher était au milieu d’un cirque, suivant les fastes d’Islande. Cette coutume barbare ayant été abolie, le rocher retint