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beau que ce cap. Sa forme est triangulaire, et les trois pointes qu’il présente sont à la distance d’un mille l’une de l’autre.

Cadamosto parle ensuite des Azanaghis, peuples maures qui habitent cette partie du désert la plus voisine du Sénégal, et qu’on appelle Zanagha, sans doute à cause du voisinage de ce fleuve, ainsi nommé par les naturels du pays, et dont nous avons fait Sénégal. La partie de l’Afrique que nous considérerons dans ce chapitre et dans les deux suivans est entre le 8e. et le 18e. degrés de latitude nord.

Derrière le cap Blanc, dans l’intérieur des terres, on trouve à six journées du rivage une ville nommée Ouaden, qui n’a pas de murs, mais qui est fréquentée par les Arabes et les caravanes de Tombouctou et des autres régions plus éloignées de la côte. Leurs alimens sont des dattes et de l’orge. Ils boivent le lait de leurs chameaux. Le pays est si sec, qu’ils y ont peu de vaches et de chèvres. Ils sont mahométans, et fort ennemis du nom chrétien. N’ayant point d’habitations fixes, ils sont sans cesse errans dans les déserts, et leurs courses s’étendent jusque dans cette partie de la Barbarie qui est voisine de la Méditerranée. Ils voyagent toujours en grand nombre, avec un train considérable de chameaux, sur lesquels ils transportent du cuivre, de l’argent et d’autres richesses, de la Barbarie et du pays des Nègres à Tombouctou, pour en rapporter de l’or et de la malaguette, qui est une espèce de poivre. Leur couleur est