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un peu de précaution, ce qui reste au fond est le métal pur. C’est ce qu’on appelle l’or de lavage.

Comme on n’a pas pénétré plus loin à l’est que les cataractes de Govina, toutes les lumières qu’on a sur les richesses du royaume de Casson viennent des marchands nègres du pays, qui ont une grande passion pour les voyages, et plus d’habileté dans les affaires que tous les autres peuples de leur couleur. Ils conviennent tous qu’il s’étend plusieurs journées au delà de Govina, et qu’il est borné à l’est par un autre royaume qui touche à celui de Tombouctou, pays qu’on cherche depuis si long-temps.

Il est certain que le royaume de Tombouctou produit beaucoup d’or ; mais on y en apporte aussi de Gago, de Zanfara, et de plusieurs autres régions ; ce qui ajoute aux avantages de la ville de Tombouctou, qui est déjà riche en elle-même, celui d’être le centre du commerce pour toutes les parties de l’Afrique. Son pays a d’ailleurs en abondance toutes les nécessités de la vie : le maïs, le riz, et toutes sortes de grains y croissent en perfection. Les bestiaux y sont en grand nombre, et les fruits fort communs. Il s’y trouve des palmiers de toutes les espèces ; enfin le seul bien qui leur manque est le sel. Comme la chaleur du climat le rend absolument nécessaire, il y est aussi cher que rare. On l’y reçoit des marchands mandingues, qui l’achètent des Européens et des Maures. L’auteur regrette