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rivières qui forment la presqu’île de Casson se nomme la rivière Noire, de la couleur sombre de ses eaux, et ne prend pas sa source à plus d’une demi-Heue de celle du Sénégal ; mais, à moins d’une lieue de son origine, elle devient si forte, qu’elle cesse d’être guéable. L’autre, qui est au nord, porte le nom de rivière Blanche, parce que la terre blanchâtre et glaiseuse où elle passe lui fait prendre cette couleur, fort différente de celle du Sénégal, d’où elle sort à demi-lieue au plus de la source de la rivière Noire.

La péninsule de Casson, qui est longue d’environ soixante lieues, n’en a guère que six dans sa plus grande largeur. Son terroir est fertile et bien cultivé. Elle est si peuplée, et son commerce a tant d’étendue, qu’elle doit être fort riche. Son roi passe pour un prince puissant, qui n’est pas moins respecté de ses voisins que de ses sujets. Galam et la plupart des royaumes voisins sont ses tributaires. On prétend que les habitans de Casson étaient Foulas dans leur origine, et que leur roi possédait anciennement tout le royaume de Galam et la plupart des pays qui forment aujourd’hui les états du siratik. Peut-être faut-il rapporter à cette cause le tribut que ces peuples lui paient encore. On assure qu’il a des mines d’or, d’argent et de cuivre en très-grand nombre, et si riches, que le métal paraît presque sur la surface ; de sorte que, si, délayant un peu de terre dans un vase, on le vide avec