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n’y reste aucune trace des anciens Malincops.

Mais, outre le pays de Djaga, d’où sont venus les Mandingues du royaume de Galam, on trouve au sud de Bambouk une vaste contrée, ou un royaume qui porte leur nom. Cette région, nommée Mandinga, est extrêmement peuplée, d’autant plus que les femmes y sont d’une rare fécondité, et qu’on n’en tire aucun esclave ; on n’y vend du moins que les criminels. La quantité d’habitans s’est quelquefois trouvée si excessive, qu’il s’en est formé des colonies dans diverses parties de l’Afrique, surtout dans le pays où le commerce est en honneur ; telle est l’origine des Mandingues de Galam, de Bambouk et de plusieurs autres lieux.

Des cataractes de Felou jusqu’à celles de Govina, la distance est d’environ quarante lieues. Au saut de Felou, la rivière se trouve comme pressée entre deux hautes montagnes, non que le canal n’ait assez de largeur, mais il est rempli de rocs au travers desquels il semble que l’eau se soit ouvert un passage par force en charriant toute la terre qui les environne : elle coule ainsi par cent boyaux fort rapides, dont aucun ne paraît navigable. Au delà de ces détroits, on trouve une belle île sans nom, vis-à-vis le village de Lantou, qui est sur le côté droit de la rivière. La situation de cette île serait fort commode pour un établissement et pour un magasin de marchandises, d’où le commerce pourrait s’étendre sur