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d’eau commencent à une demi-lieue du village de Felou, et rendent le pays presque inaccessible. Le courant même de la rivière au-dessus de la cataracte est interrompu par quantité de rocs qui le rendent dangereux pour les canots, surtout pour ceux des Nègres, qui ne sont pas partout aussi bons matelots que bons nageurs. Brue laissa ses barques deux lieues au-dessous du rocher de Felou, et fit le reste du chemin à pied jusqu’aux cataractes, où se termine le royaume de Galam.

Au nord et au nord-ouest, il est borné par le désert de Sahara, où les Maures habitent, et par quelques villages des Foulas de la dépendance du siratik ; à l’est et au nord-est, ses bornes sont le royaume de Casson.

Le titre du roi de Galam est Tonka, qui signifie roi. Les principaux seigneurs du pays, qui sont autant de petits rois, lorsqu’ils ont pu parvenir au gouvernement d’un village, se font nommer Siboyez. Le commun des habitans porte le nom de Saracolez, tiré sans doute du lieu même de leur habitation, parce qu’en langue du pays, colez signifie rivière. Ils sont inquiets et turbulens, capables de détrôner leurs rois sur les moindres prétextes ; paresseux d’ailleurs, et si peu portés à s’éloigner de leur pays, que leurs plus longues courses ne vont guère au delà de Djaga, cinq journées au dessus du rocher de Felou, ou au delà de Bambouk, grande contrée au sud, qui mérite des observations particulières dans un article