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les rend fort caressans à l’égard de tous les marchands.

Ils aiment la musique, et les personnes du premier rang se font honneur de savoir toucher de quelque instrument, tandis que les princes et les seigneurs iolofs regardent cet exercice comme un opprobre. Ils en ont de plusieurs sortes, et leur symphonie n’est pas sans agrément. Leur inclination pour la danse leur est commune avec tous les Nègres. Après des jours entiers d’un travail ou d’une chasse pénible, trois ou quatre heures de danse servent à les rafraîchir.

Leur habillement ressemble beaucoup à celui des Iolofs ; mais ils sont plus curieux dans le choix de leurs étoffes. Leurs voisins donnent la préférence au rouge ; le jaune est leur couleur favorite. Les femmes ne sont pas de haute taille ; mais elles sont bien faites, belles, et d’une complexion délicate.

Brue traversa une seconde fois les états du siratik pour aller jusqu’au royaume de Galam.

Il partit du fort Saint-Louis avec deux barques, une grande chaloupe et quelques canots chargés de marchandises les plus propres au commerce, et d’une provision de vivres pour trois mois. Les gens de son cortége étaient choisis. Quoiqu’il lui manquât quelques marchandises particulières, stipulées dans les articles du traité pour le paiement des droits, et que les princes nègres soient scrupuleusement attachés à ces conventions, il se flatta