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de la rivière est rempli d’éléphans, comme le côté du nord l’est de panthères, de lions, et d’autres animaux féroces. Ces peuples ont aussi quantité d’esclaves, autant de leur propre contrée que des régions voisines. Quoiqu’ils les emploient à cultiver leurs terres, la nécessité les force quelquefois de les vendre.

Le pays des Foulas, depuis le lac de Cayor jusqu’au village de Dembakané, c’est-à-dire, de l’ouest à l’est, a près de cent quatre-vingt-seize lieues. On ignore l’étymologie de leur nom. La plupart sont d’une couleur fort basanée ; mais on n’en voit pas qui soient d’un beau noir, tel que celui des Iolofs au sud de la rivière. On prétend que leurs alliances avec les Maures ont imbu leur esprit d’une teinture de mahométisme, et leur peau de cette couleur imparfaite. Ils ne sont pas non plus si hauts ni si robustes que les Iolofs. Leur taille est médiocre, quoique fort bien prise et fort aisée. Avec un air assez délicat, ils ne laissent pas d’être propres au travail.

Ils aiment la chasse, et l’exercent avec beaucoup d’habileté. Leur pays est rempli de toutes sortes d’animaux, depuis l’éléphant jusqu’au lapin. Outre le sabre et la zagaie, ils se servent fort adroitement de l’arc et des flèches. Ceux qui ont appris des Français l’usage des armes à feu s’en servent aussi avec une adresse surprenante. Ils ont l’esprit plus vif que les Iolofs et les manières plus civiles. Ils sont passionnés pour les merceries de l’Europe, et cette raison