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geurs donnent aussi à ses états. Le fleuve Sénégal, en remontant depuis son embouchure jusqu’aux cataractes de Felou, dans le royaume de Galam, au delà desquelles on n’a pas remonté, arrose dans son cours tortueux le pays des Foulas, celui des Iolofs, des Mandingues et de Bambouk. Nous verrons le voyageur Brue pénétrer jusqu’à Galam, en suivant toujours la navigation du fleuve.

Brue reçut dans son voyage un exprès du siratik pour lui apprendre l’impatience que ce prince avait de le voir, ou plutôt de recevoir le paiement de ses droits. Il continua sa navigation jusqu’au village de Bourty, à l’extrémité orientale de l’île au Morfil, qui est séparée de l’île de Bilbas par un bras du Sénégal. L’île de Bilbas est longue d’environ trente-cinq lieues sur deux et quatre de largeur. Le terroir ressemble beaucoup à celui de l’île au Morfil. Son principal commerce consiste aussi dans la multitude des dents d’éléphans, qui s’achètent sur le pied de six sous pour le poids de dix livres. Les cuirs se donnent à quarante sous pièce ; les moutons et les chèvres pour trois sous, et les autres alimens à proportion ; mais si les Nègres font un présent, ils s’apprêtent à recevoir le double. Par exemple, s’ils vous donnent un bœuf, ils s’attendent à recevoir cinq ou six aunes d’étoffe ; au lieu que, si vous l’achetiez au marché, il ne vous coûterait que vingt ou trente sous.

En arrivant au port de Ghiorel, situé vis-