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animaux qui ne sont pas moins redoutables. On y voit quantité de chevaux marins ou hippopotames, animaux amphibies, qui ressemblent beaucoup à la vache marine. Ils ont le corps aussi gras qu’une vache de terre, mais les jambes fort courtes, et le pied fourchu, la tête large comme celle du cheval, et deux dents monstrueuses qui s’avancent comme celles du sanglier. L’auteur en a vu de deux paumes et demie de longueur. Cet animal sort de l’eau pour se promener sur la rive, et marche à la manière des quadrupèdes. Cadamosto se vante qu’aucun chrétien n’en avait vu avant lui, excepté peut-être dans le Nil. Il vit aussi des chauves-souris, longues de trois paumes, et quantité d’autres oiseaux fort différens des nôtres, mais presque tous fort bons à manger.

En quittant le pays du prince Batti-Mansa, les trois caravelles mirent peu de jours à descendre la rivière. Elles emportaient assez de richesses pour inspirer le désir de s’avancer plus loin au long des côtes ; et personne ne marqua d’éloignement pour cette entreprise.

Ils remontèrent jusqu’à l’embouchure de la rivière nommée par les Portugais Rio-Grande : mais les Nègres du pays n’entendirent pas le langage de leurs interprètes. On acheta d’eux quelques anneaux d’or, en convenant du prix par signes. Rio-Grande fut le terme de ce second voyage de Cadamosto, qui retourna en Portugal.