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amis n’ont presque rien à risquer avec eux. Au contraire, ils laissent périr impitoyablement ceux qu’ils ont quelque sujet de haïr.

Tous les capitaines achètent leurs canots sur la côte d’Or, et ne manquent point de les fortifier avec de bonnes planches, pour les rendre capables de résister à la violence des flots. Ils sont composés d’un tronc de cotonnier. Les plus grands n’ont pas plus de quatre pieds de largeur ; mais ils en ont vingt-huit ou trente de longueur, et contiennent depuis deux jusqu’à douze rameurs. Ceux qui conviennent le plus à la côte de Juida sont à cinq ou six rames.

Philips portait en Europe une jeune panthère qui trouva le moyen de sortir de sa cage, et saisissant une femme à la jambe, lui emporta le mollet dans un instant. Un matelot anglais qui accourut aussitôt, donna quelques petits coups à la panthère qui la firent ramper comme un épagneul ; et, la prenant entre ses bras, il la porta sans résistance jusqu’à sa cage.

On éprouva à la fin du voyage combien il fallait peu se fier à l’espèce de docilité que cet animal avait montrée. On avait coutume de jouer avec lui à travers les barreaux de sa cage comme avec un chat, et avec aussi peu de danger. Un jeune Anglais, qui était accoutumé à ce badinage, se blessa un jour la main dans sa cage contre la pointe d’un clou qui fit sortir quelques gouttes de sang. L’animal n’eut pas