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teurs anime leurs chants et leurs danses.

Dans l’île de Bifèche, près de l’embouchure du Sénégal, on trouve un grand nombre d’oiseaux que les Français appellent pique-bœufs, de la grosseur d’un merle, noirs comme lui, avec un bec dur et pointu. Cet oiseau s’attache sur le dos des bestiaux, dans les endroits où leur queue ne peut le toucher, et de son bec il leur perce la peau pour sucer leur sang. Si les bergers et les pâtres ne veillent pas soigneusement à le chasser, il est capable à la fin de tuer l’animal le plus vigoureux.

L’oiseau qui porte le nom de quatre-ailes le tire moins du nombre de ses ailes, puisqu’il n’en a que deux, que de la disposition de ses plumes. Mais Jobson en vit un qui a réellement quatre ailes distinctes et séparées. Cet oiseau ne paraît jamais plus d’une heure avant la nuit. Ses deux premières ailes sont les plus grandes, les deux autres en sont à quelque distance ; de sorte que le corps se trouve placé entre les deux paires.

Brue remarqua dans le même pays un oiseau d’une espèce extraordinaire, Il est plus gros que le merle : son plumage est d’un bleu céleste fort luisant ; sa queue grosse et longue d’environ quinze pouces : il la déploie quelquefois comme le paon. Un poids si peu proportionné à sa grosseur rend son vol lent et difficile. Il a la tête bien faite et les yeux fort vifs : son bec est entouré d’un cercle jaune. Cet oiseau est fort rare.