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obligés d’entretenir constamment du feu dans leurs huttes, pour chasser ces incommodes animaux par la fumée.

Les bois sont remplis de termès, sorte de fourmis d’une grosseur extraordinaire. Elles bâtissent leurs nids ou leurs ruches de terre grasse en forme pyramidale, les élèvent à la hauteur de six ou sept pieds, et les rendent aussi fermes qu’un mur de plâtre. Ces animaux sont blancs ; ils ont le mouvement fort vif : leur grosseur ordinaire est celle d’un grain d’avoine, et leur longueur à proportion. La plupart de leurs édifices ont quatorze ou quinze pieds de circonférence avec une seule entrée, qui est à peu près au tiers de sa hauteur. La route pour y monter est tortueuse. À quelque distance, on les prend pour de petites cabanes de Nègres. Sur le Sénégal il se trouve de petites fourmis rouges, d’une nature fort venimeuse.

Il n’y a point de pays, surtout vers la Gambie, qui ne soit peuplé d’abeilles. Aussi le commerce de la cire est-il considérable parmi les Nègres. Ils nomment komobasses les mouches qui produisent le miel. Ces petits animaux habitent le creux des arbres et s’effraient peu de l’approche des hommes.

Moore dit que les Mandingues, sur la Gambie, ont des ruches de paille comme celles d’Angleterre ; qu’ils y mettent un fond de planches, et qu’ils les attachent aux branches des arbres. Lorsqu’ils veulent recueillir ce qu’elles contiennent, ils étouffent les abeil-