seur ; il vit l’espace de cent cinquante ans. Sa couleur s’embellit en vieillissant.
On raconte plusieurs preuves de l’esprit des éléphans ; Buffon en a réuni plusieurs exemples dans son Histoire naturelle, que l’on peut consulter.
Le buffle est un autre animal des mêmes contrées : il est plus gros que le bœuf ; son poil est noir, court et fort rude, mais si clair, qu’on découvre aisément la peau. Elle est brune et poreuse. La tête du buffle est petite à proportion du corps, maigre et pendante. Ses cornes sont longues, noires, courbées, avec la pointe ordinairement tournée en dedans ; il est dangereux, surtout dans sa colère, et lorsqu’il est irrité par quelque insulte. Comme sa course est fort prompte, s’il atteint la personne qu’il poursuit, il la foule aux pieds, il l’écrase jusqu’à ce qu’il ne lui trouve plus de respiration. Plusieurs Nègres ont échappé à sa fureur en se contraignant long-temps pour retenir leur haleine. Il a les yeux grands et le regard terrible, les jambes courtes, le pied ferme ; son mugissement est capable d’effrayer. Il mange peu et travaille beaucoup. On s’en sert en Italie pour labourer la terre et pour tirer les voitures. Son tempérament est si chaud, qu’au milieu de l’hiver il cherche l’eau et s’y plaît beaucoup. Sa chair est coriace et peu estimée, ce qui n’empêche pas qu’elle ne se vende dans les boucheries de Rome.