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la moitié de leurs corps à découvert. Les deux dents qui nous donnent l’ivoire sortent de la mâchoire d’en haut, quoique les peintres nous les représentent dans la situation opposée. C’est avec ces puissantes armes que les éléphans arrachent les arbres ; mais il arrive aussi quelquefois qu’elles se brisent ; de là vient qu’on trouve si souvent des fragmens d’ivoire dispersés dans les terres. On prétend qu’ils sont si légers à la course, qu’un éléphant blessé de trois coups de fusil, et qu’on trouva mort le jour d’après dans les bois, ne laissa pas de surpasser la vitesse des chevaux.

Il ne faut jamais attaquer l’éléphant dans un lieu où il a la liberté de se tourner ; sa trompe est terrible ; et l’ennemi qu’il saisit dans sa fureur ne peut éviter d’être écrasé. La femelle ne porte qu’un petit à la fois, et le nourrit avec de l’herbe et des feuilles. Les éléphans entrent souvent dans les villages pendant la nuit ; s’ils rencontrent quelques Nègres, ils ne passent pas moins tranquillement ; mais quand le hasard les fait heurter contre les cabanes, ils les renversent sans peine.

Il est très-difficile de les blesser mortellement, à moins qu’ils ne soient frappés entre les yeux et les oreilles ; encore la balle doit-elle être de fer ; car la peau de l’éléphant résiste au plomb comme un mur, et contre l’endroit même que le fer perce, une balle de plomb tombe entièrement aplatie.

Les Nègres assurent que jamais l’éléphant