Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Leurs bœufs et leurs vaches sont moins gros que ceux d’Italie ; ce qu’il faut encore attribuer à la chaleur. C’est une rareté parmi eux qu’une vache rousse ; elles sont toutes noires ou blanches, ou tachetées de ces deux couleurs. Les animaux de proie, tels que les lions, les panthères, les léopards et les loups, sont en grand nombre. Des éléphans sauvages y marchent en troupes, comme les sangliers dans l’état de Venise ; mais ils ne peuvent jamais être apprivoisés comme dans les autres pays. Cet animal étant fort connu, l’auteur observe seulement qu’il est d’une grosseur extraordinaire. On en peut juger par les dents ou défenses qu’on en apporte en Europe ; mais il n’en a que deux de cette espèce à la mâchoire inférieure, comme le sanglier, avec la seule différence que celles du sanglier tournent la pointe en haut, et que celles de l’éléphant la tournent en bas. Cadamosto avait cru, sur les récits communs, avant son voyage, que les éléphans ne pouvaient plier les genoux, et qu’ils dormaient debout ; il déclare que c’est une étrange fausseté, et qu’il les a vus non-seulement plier les genoux en marchant, mais se coucher et se lever comme les autres animaux. On n’aperçoit jamais leurs grandes dents avant leur mort. Quelque sauvages qu’ils soient naturellement, ils ne font aucun mal lorsqu’ils ne sont point attaqués ; mais si quelqu’un les irrite, ils se défendent avec leur trompe, que la nature leur a donnée à la place du nez, et qui est d’une excessive longueur : ils