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À l’égard du petit millet, ou mil, ou blé de Guinée, on en distingue six sortes. Il se sème partout après les premières pluies, c’est-à-dire, au mois de juin, pour être cueilli aux mois de novembre et de décembre. On sème tous ces grains à la main, comme nous semons le froment et l’orge : il croît à la hauteur de neuf ou dix pieds, sur un petit tuyau. Le grain est au sommet, dans une assez grande touffe.

Les Nègres font leur moisson avec des instrumens de fer, assez semblables à nos serpes ; et, après avoir laissé sécher pendant un mois le millet dans l’épi, ils le renferment dans des huttes bâties pour cet usage dans des lieux secs : il se conserve ainsi des années entières. Ils le battent dans un mortier avec un pilon, pour séparer les grains, puis le broient dans autre mortier, et le passent dans un crible pour séparer le son.

Le couscous, qui est l’aliment le plus commun des Nègres, est une composition de farine de millet. Après en avoir fait une pâte, ils la mettent sur le feu dans un pot de terre ou de bois, percé d’un grand nombre de trous comme nos passoires ; et l’arrosant d’eau bouillante, ils la remuent continuellement pour l’empêcher de s’épaissir. À force de mouvement, elle se divise en petites boules sèches et dures, qui se gardent long-temps, lorsqu’on prend soin de les garantir de l’humidité. Pour en faire usage, on les arrose d’eau