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arbre qui porte une espèce de prune fort bonne à manger. L’écorce en est purgative. Le duy est fort touffu. Son fruit ressemble à la pomme, et plaît beaucoup aux Nègres. Ils s’en servent en infusion comme d’un cordial et d’un restaurant.

L’écorce du naukony, lorsqu’elle est coupée, a le goût du poivre. Le dongah est commun au long des côtes, et produit un fruit qui ressemble à nos glands. Le djaadjah se trouve en abondance dans tous les endroits marécageux, aux bords des lacs et sur les rivières. Les Hollandais lui ont donné le nom de mangelaer, et les Français celui de manglier et de palétuvier. Il n’est pas moins commun dans les cantons marécageux de l’Amérique ; et l’on s’y fait un amusement de monter sur les branches, qui s’étendent sur l’eau, pour y prendre les huîtres qui s’y attachent en grand nombre. Ces mêmes branches se courbent vers la terre ou vers l’eau, y prennent facilement racine, et se mêlent avec si peu d’ordre, qu’il devient impossible de distinguer le véritable tronc. Un même arbre s’étend ainsi fort loin sur les bords d’une rivière ou sur le rivage de la mer. Tous les voyageurs conviennent que c’est un passe-temps fort agréable de manger des huîtres au lieu même où elles se prennent. Les branches inférieures servent à s’avancer sur la surface de l’eau ; celles du milieu offrent des siéges pour s’y reposer, et celles d’en haut donnent de l’ombre : ordinairement les huîtres tiennent si