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en Amérique ; aussi est-il de la même espèce. Les Nègres écrasent le fruit entre deux pierres pour en tirer le noyau, et font usage de la chair pour en laver leur linge. Elle mousse et nettoie fort bien ; mais elle use le linge beaucoup plus vite que le savon. Le mischéry n’a guère plus de vingt pieds de hauteur ; son tronc est fort gros. On estime d’autant plus les planches de ce bois, que les vers ne s’y mettent jamais. Le mischéry est fort commun sur les bords du Rio-Grande.

Le figuier sauvage de l’Afrique est de vingt ou vingt-deux pieds de hauteur : ses branches s’étendent au loin, et produisent beaucoup de feuilles. On en voyait un à Albreda, sur la Gambie qui n’avait pas moins de trente pieds de circonférence. Le fruit en est insipide. Le bois de cet arbre n’est pas propre à brûler, ni même à faire des planches, parce qu’il est fort dur ; mais, comme il est fort blanc et fort uni, on ne laisse pas de l’employer pour les lambris. Par la même raison, Les Nègres en font des plats, des écuelles, des assiettes et des cuillères ; d’autant plus que, lorsqu’on le travaille vert, il n’est pas sujet à se fendre. Les habitans prennent plaisir à s’assembler sous son feuillage, pour y tenir leurs caldées ou leurs assemblées.

Toute la côte produit des orangers et des citronniers. À James-Fort, sur la Gambie, les Anglais en recueillent soigneusement le fruit, et n’en manquent jamais pour leur punch. Les orangers prospèrent surtout dans l’île de Bissao.