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sept sur un pétiole commun, comme les feuilles du marronnier d’Inde, auxquelles elles ressemblent. L’aspect d’un baobab offre un dôme immense d’une belle et riche verdure. Ses fleurs sont blanches et très grandes ; elles ont, quand elles sont épanouies, quatre pouces de longueur sur près de six pouces de diamètre. Elles sont un exemple remarquable du sommeil des plantes. Les Nègres ne cessent d’admirer cette faculté de la fleur du baobab de se replier sur elle-même pendant la nuit, et de ne s’ouvrir, qu’aux premiers rayons du soleil levant. Ils disent que cette fleur dort, et ils ne se lassent pas du plaisir de se rassembler avant le lever du soleil autour des baobabs en fleur, d’épier leur réveil, et de leur dire dans leur langue, au moment de leur épanouissement et en les saluant : Bonjour, belle dame.

» C’est aussi au lever du soleil que les Nègres ont coutume de recueillir les jeunes feuilles du baobab, qu’ils emploient à différens usages, mais dont ils se servent surtout pour donner de la saveur et du goût au bouillon, à la vapeur duquel ils cuisent leur couscous, et qui sert d’assaisonnement à ce mets. Ils font sécher les feuilles à l’ombre, et la réduisent en une poudre verte qu’ils appellent lalo. Cette poudre se conserve parfaitement dans des sachets de toile de coton, pourvu qu’elle soit tenue dans un lieu sec ; ils l’emploient journellement, et en mettent deux ou trois pincées dans leur couscous ou autres mets.