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dans l’obscurité, excepté pendant les clairs de lune, qui leur paraissent un temps fort commode pour les voyageurs. Ils s’arrêtent deux ou trois jours près des grandes villes ; et, déchargeant leurs marchandises, qu’ils étalent sous quelques arbres, ils font une espèce de foire pour la ville voisine. Dans ces occasions, ils n’ont pas d’autre logement que leurs paquets, entre lesquels ils passent la nuit sur des nattes.


CHAPITRE IV.

Sierra-Leone.

La partie de l’Afrique que nous considérons se termine à la baie qui porte le non de Sierra-Leone, nom que les Portugais lui donnèrent, soit à cause des lions dont les montagnes voisines sont remplies, soit plutôt à cause du bruit des flots qui, en se brisant contre les rochers de la côte, semblaient imiter le rugissement de ces animaux. Le pays est borné au nord par le cap de la Vega et par celui de Tagrim au sud. Ces deux caps forment une baie spacieuse où la rivière de Sierra-Leone vient se jeter.

Le roi du pays fait sa résidence au fond de la baie : les Maures lui donnent le nom de Boréa. Les états du Boréa ou Bourré s’étendent l’espace de quarante lieues dans les terres. Ses