Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rien n’est si pauvre que l’ameublement des Nègres, C’est un coffre pour renfermer leurs habits, une natte élevée sur quelques pieux pour leur servir de lit, une ou deux jattes qui contiennent de l’eau, quelques calebasses, deux ou trois mortiers de bois pour broyer le maïs et le riz, un panier pour l’y renfermer, et quelques plats de bois pour servir le couscous aux heures du repas. Les Nègres de distinction ne sont jamais sans une estrade ou une sorte de banc élevé de deux ou trois pieds, et couvert de belles nattes, sur lesquelles ils sont assis pendant le jour. Les palais des rois et des princes sont un peu mieux meublés, parce qu’il y en a peu qui n’emploient à cet usage une partie des marchandises qu’ils achètent des Européens.

Jobson rapporte que l’agriculture est l’office de tous les Nègres, sans exception de rang et de condition. Les rois et les chefs des villes en sont seuls exempts. Ils se mettent l’un à la suite de l’autre pour former les sillons ; de sorte que chacun levant à peu près la même quantité de terre, le travail n’est pénible pour personne. Ces sillons sont faits avec autant d’ordre et de propreté qu’en Europe. Ils y jettent la semence et les remplissent aussitôt de la même terre ; leur industrie ne s’étend pas plus loin, à l’exception du riz, qu’ils sèment d’abord dans de petites pièces de terres basses et marécageuses, et qu’ils prennent la peine de transplanter : aussi croît-il en abondance.