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vre, de corail, etc. Ils ont aux oreilles des pendans d’étain, d’argent et de cuivre. Ceux qui descendent d’une race servile n’ont pas la liberté de porter leurs cheveux.

Les femmes et les filles sont nues de la ceinture jusqu’à la tête, à moins que le froid ne les obligé de se couvrir. Le reste du corps est couvert d’un pagne, qui est de toile ou d’étoffe, de la grandeur de nos serviettes d’Europe, et qui leur descend jusqu’aux mollets. Elles se parent la tête de corail et d’autres bagatelles éclatantes, et leurs cheveux sont rangés avec assez d’art pour fournir une espèce de coiffure d’un demi-pied de hauteur. Les plus hautes passent pour les plus belles. Ainsi nos modes de Paris sont aujourd’hui celles d’Afrique. Jusqu’à l’âge de onze ou douze ans, les garçons et les filles sont entièrement nus.

Les Nègres ne boivent ordinairement que de l’eau, quoiqu’ils usent quelquefois de vin de palmier, et d’une sorte de bière qu’ils appellent boullo, composée des grains du pays. Mais ils ont une passion si ardente pour les liqueurs fortes des Européens, qu’ils vendent jusqu’à leurs habits pour en acheter. L’exemple des hommes n’empêche pas que les femmes ne soient plus réservées, et ne les autorise pas même à toucher l’eau-de-vie de leurs lèvres, à l’exception de quelque favorites des princes que leur situation met au-dessus de l’usage.

Ils n’ont pas proprement de pain ; ils man-