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de faire du beurre sur la rivière de Gambie. Ils le vendent pour diverses sortes de marchandises, mais surtout pour du sel.

Leur habillement n’est pas moins particulier à leur nation que leur commerce. Ils n’emploient pas d’autres étoffes que celles de leurs propres manufactures : elles sont de coton blanc, et leurs femmes ont soin de les entretenir avec beaucoup de propreté. Il n’y en a pas moins dans l’intérieur de leurs cabanes, où l’odorat n’a rien à souffrir, non plus que les yeux. On reconnaît aussi de la régularité dans l’ordre de ces petits édifices ; il y a toujours de l’un à l’autre assez de distance pour les garantir de la communication du feu. Les rues sont fort bien ouvertes, et les passages libres ; ce qui ne se trouve guère dans les villes des Mandingues. La plupart des habitations des Foulas sont bâties sur le même modèle.

La plus nombreuse de toutes les nations qui habitent les bords, de la Gambie, et toute l’étendue même de cette côte, porte le nom de Mandingues. Ils sont vifs et enjoués, passionnés pour la danse, et pourtant querelleurs. Cette nation, distribuée dans toutes les parties du pays, vient de l’intérieur des terres et du pays de Mandinga. Ils sont les plus zélés mahométans d’entre tous les Nègres. Ils ne connaissent pas l’usage du vin ni de l’eau-de-vie. Ils sont aussi les plus instruits de toutes ces régions de l’Afrique. Le principal commerce du pays est entre leurs mains.