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prendre dans sa maison de Cheshunt, au comté d’Hertfort, en promettant de ne pas disposer de lui sans le consentement de son maître : Job reçut beaucoup de caresses de tous les honnêtes gens du pays, qui parurent charmés de son entretien, et fort touchés de ses infortunes. On lui fit quantité de présens, et plusieurs personnes proposèrent de lever une somme par souscription pour payer le prix de sa liberté.

Le jour qui précéda son retour à Londres, il reçut une lettre qui portait son adresse, et qui, étant venue sous une enveloppe au chevalier Bybia-Lake, avait été remise à la compagnie d’Afrique. L’auteur n’ajoute pas de qui elle était, quoiqu’il paraisse assez qu’elle venait de M. Oglethorpe ; en conséquence, les directeurs de la compagnie ordonnèrent à M. Hunt de leur fournir le mémoire de toute la dépense qu’il avait faite pour Job. Elle montait à cinquante-neuf livres sterling, qui lui furent payées par la compagnie. Cependant Job n’était pas délivré de ses craintes. Il se figura qu’il aurait à payer une grande rançon lorsqu’il serait retourné dans son pays. La souscription n’était pas encore commencée. Bluet ayant renouvelé cette proposition, un homme de mérite entreprit de la faire réussir en souscrivant le premier. Son exemple fut suivi avec empressement. Enfin la somme étant remplie, Job obtint sa liberté, et la compagnie d’Afrique se chargea de son loge-