Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quête du royaume de Bambouk, et que l’entretien de ce corps de troupes pendant quatre ans ne reviendrait qu’à deux millions de livres. Il comptait que quatre mille marcs d’or, à cinq cents livres le marc, rembourseraient toute la dépense, et que les mines fourniraient annuellement plus de mille marcs. Mais on ne s’est point aperçu jusqu’à présent que ce système ait été goûté.

On ne peut se dispenser de donner ici quelque idée de l’étendue et de la situation d’un royaume dont on a tant vanté les richesses. Du côté du nord, le royaume de Bambouk s’étend dans une partie des régions de Galam et de Casson. À l’ouest, il a la rivière de Falémé et les royaumes de Contou et de Combregoudou ; au sud, celui de Mankanna, et les pays à l’ouest de Mandinga ; ses bornes orientales sont encore peu connues : on sait seulement qu’elles touchent au pays de Gadoua et de Guinée intérieure, où les voyageurs européens n’ont pas porté bien loin leurs découvertes.

Le pays de Bambouk, comme ceux de Contou et de Combregoudou, n’est gouverné par aucun roi, quoiqu’il porte le nom de royaume. Peut-être avait-il autrefois des souverains ; mais à présent les habitans n’ont pour seigneurs que les chefs des villages, qui sont nommés farims, vers la rivière de Falémé, avec l’addition du lieu dont ils sont les maîtres, comme farim Torako, farim Fer-