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bois de couleur, d’un grand nombre d’espèces, dont quelques unes donneraient beaucoup d’éclat à la teinture de l’Europe.

La compagnie de France s’est fait apporter du même pays des essais de salpêtre. Il ne demande que la peine du travail et du transport. Ce serait épargner à l’Europe l’embarras de l’apporter des Indes orientales, d’où l’on en tire beaucoup.

Brue avait formé différentes vues pour l’établissement des Français dans le royaume de Bambouk. Il les réduisit à un seul système, qu’il soumit au jugement de la compagnie. Il voulait d’abord qu’on n’épargnât rien pour se concilier l’affection des farims, et pour en obtenir la permission de bâtir des forts dans leur pays. Il proposait d’en construire deux sur la rivière de Falémé, et d’en faire un troisième qui fût mobile, c’est-à-dire, de bois, pour le transporter de mine en mine, suivant les raisons qu’on aurait de préférer l’une à l’autre. Le directeur, les officiers, les mineurs, les soldats, et tous les gens nécessaires à l’entreprise auraient eu, dans le fort mobile, une retraite toujours sûre, dont la crainte des armes à feu aurait éloigné les Nègres de Bambouk. Mais ce projet entraînant des lenteurs qui ne convenaient point à l’impatience de sa nation, il en forma un second, qu’il présenta à la compagnie le 25 septembre 1723. Il y établissait que douze cents hommes étaient une armée suffisante pour la con-