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au long de la rivière d’un fossé large de six pieds et d’autant de profondeur, défendu par une haie d’épines. Il fortifia soigneusement la porte, et mit pour la garder deux laptots bien armés, avec un interprète pour examiner et pour introduire ceux qui viendraient s’y présenter.

Le brak et Schamchi, qui virent toutes ces préparations, et qui n’en ignoraient pas les motifs, approuvèrent les précautions du général, comme la meilleure voie pour prévenir les désordres pendant la foire.

Le premier d’avril, Schamchi, ayant reçu avis de l’approche des caravanes, vint avertir Brue qu’il était temps de régler le prix.

Les Européens sont obligés de pourvoir à l’entretien des Maures qui apportent des gommes. Cet engagement les expose à quantité de fausses dépenses, parce que, sous prétexte de commerce il arrive une multitude de Maures qui ne cherchent que l’occasion de vivre quelques jours aux dépens d’autrui, ou de satisfaire leur inclination au larcin. Mais Brue régla tellement cet article, qu’il n’était obligé de nourrir que ceux qui auraient apporté des marchandises, et dans la proportion même de ce qu’ils auraient apporté. Cette nourriture fut fixée à deux livres de bœuf et autant de couscous pour chaque portion, et tel nombre de portions pour chaque quintal. Les commis qui furent nommés pour la distribution reçurent l’ordre de la finir aussitôt que les mar-