des lettres d’établissement, fut de procurer une honnête subsistance à quantité de malheureux citoyens qui avaient besoin de ce secours, et de délivrer en même temps l’Angleterre d’une charge incommode. Ils invitèrent tous les patriotes bien disposés à seconder une si charitable entreprise.
Les lettres royales leur accordent, pour eux et pour leurs successeurs, toutes les terres qui sont entre le Savannah, le long de la côte maritime, et l’Alatamaha, avec les îles situées devant la même côte, qui n’en sont pas éloignées de plus de vingt lieues. La Géorgie est séparée de la Caroline par le Savannah, et bornée au sud par l’Alatamaha, qui est grand et navigable. D’un fleuve à l’autre, le long de la mer, l’étendue de la Géorgie est de cent vingt milles ; et vers l’ouest, jusqu’aux monts Apalaches, qui s’éloignent beaucoup dans cet espace, on ne lui donne pas moins de cent milles. Tout ce pays fut érigé en province particulière sous le nom de Géorgie, formé de celui du roi d’Angleterre.
Dès le mois d’août 1732, le chevalier Heathcote, ayant expliqué aux directeurs de la banque les deux principaux objets de cette concession, y joignit d’autres avantages qui devaient en revenir à l’Angleterre, tels que de fortifier ses colonies d’Amérique, d’augmenter son commerce, de multiplier ses vaisseaux, et surtout de tirer de la soie crue de son propre fonds ; ce qui pouvait lui épargner annuelle-