fois, pour s’y faciliter un peu la respiration, il faut se tenir couché sur le ventre, avec la bouche presque collée contre terre. On ne balancerait point à sortir, si le temps ne s’y opposait : tantôt c’est une neige dont l’épaisseur obscurcit le jour ; tantôt un vent sec qui coupe le visage, et qui fait éclater les arbres dans les forêts. À de si cruelles incommodités il faut en ajouter une autre, c’est la persécution des chiens. Les sauvages en ont toujours un grand nombre qui les suivent sans cesse, et qui leur sont extrêmement attachés ; peu caressans, dit-il, parce qu’on ne les caresse point, mais hardis et fort habiles chasseurs. On les dresse de bonne heure pour les différentes chasses. Le soin de leur nourriture n’occupe jamais leurs maîtres ; ils ne vivent que de ce qu’ils peuvent trouver : aussi sont-ils toujours maigres, et si dépourvus de poil, que leur nudité les rend fort sensibles au froid. S’ils ne peuvent approcher du feu, où ils ne pourraient tenir tous quand il n’y aurait personne dans la cabane, ils se couchent sur les premiers lits qu’ils rencontrent, et souvent on se réveille la nuit, presque étouffé par une troupe de chiens. En vain s’efforce-t-on de les chasser, ils reviennent aussitôt. Leur importunité recommence au jour : ils ne voient paraître aucun aliment dont ils ne prétendent leur part. Un pauvre missionnaire, à demi couché proche du feu, luttant contre la fumée qui lui permet à peine de lire son bréviaire, est exposé aux
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