mais alors elle a droit d’exiger des présens qui passent pour un témoignage de sa sagesse. Toutes les nations ont des familles distinguées, qui ne peuvent s’allier qu’entre elles. La stabilité des mariages est sacrée ; et les conventions passagères, quoiqu’en usage parmi quelques peuplades, n’en sont pas moins regardées comme un désordre.
Dans la nation des Miamis, le mari est en droit de couper le nez à sa femme adultère ou fugitive. Chez les Iroquois et les Hurons, on peut se quitter de concert, mais sans bruit, et les parties séparées ont la liberté de prendre de nouveaux engagemens. Le trouble des mariages vient ordinairement de la jalousie. Elle est égale dans les deux sexes ; et quoique les Iroquois se vantent d’être supérieurs à cette faiblesse, ceux qui les ont fréquentés assurent qu’ils la portent à l’excès. Une femme qui soupçonne son mari d’infidélité est capable de toutes sortes d’emportemens contre sa rivale, d’autant plus que le mari ne peut défendre celle qu’il lui préfère, et qu’il se déshonorerait par la moindre marque de ressentiment.
C’est entre les parens des deux familles qu’un mariage se traite ; et les parties intéressées n’ont aucune part aux explications : mais on ne conclut rien sans leur consentement. Les premières démarches doivent se faire par des matrones. Dans quelques pays, suivant le P. Charlevoix, et dans toutes les nations, suivant le baron de La Hontan, qui s’attribue des lu-