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mères pleurent leurs enfans pendant vingt jours, et l’on fait des présens au père, qui y répond par un grand festin. La guerre est moins en honneur chez eux que la chasse ; mais, pour obtenir le titre de bon chasseur, il faut avoir commencé par un jeûne de trois jours, et s’être barbouillé de noir pendant le même temps. Après cette épreuve, le novice offre à la divinité du pays un morceau de chacune des bêtes qui se prennent ordinairement à la chasse : c’est ordinairement la langue et le mufle. Ses parens n’y touchent point ; mais il en peut traiter ses amis et les étrangers. Au reste, ces sauvages sont d’un parfait désintéressement, et d’une fidélité à toute épreuve ; ils ne peuvent souffrir le mensonge, et la fourberie leur est en horreur. On ne connaît pas mieux ces peuples septentrionaux, parce qu’on n’a jamais eu avec eux de commerce bien réglé.

Les nations au midi de la baie d’Hudson se divisent en trois classes ; distinguées par leurs langues et par leur génie particulier. Cette vaste étendue de pays, est bornée à l’est par la mer, au sud par les colonies anglaises, par la Louisiane au sud-est, et par les terres des Espagnols à l’ouest ; elle n’a que trois langues mères dont toutes les autres sont dérivées ; la siouse, l’algonquine et la huronne. On connaît peu les peuples qui appartiennent à la première, et l’on ignore jusqu’où elle s’étend. Les Français n’ont eu jusqu’à présent de commerce qu’avec les Sioux et les Assini-