Fosse ; ce qui fait que de deux navires qui sont sur la même ligne, et près l’un de l’autre, l’un trouvera fond, tandis que l’autre ne le peut trouver.
Le Grand-Banc est précédé, par le travers du milieu de sa longueur, d’un moindre qu’on nomme le Banc-Jaquet. Quelques-uns en ajoutent même un troisième auquel ils donnent la figure d’un cône ; mais la plupart des pilotes n’en font qu’un des trois, et prétendent que le grand a des cavités dont la profondeur trompe ceux qui, ne filant point assez de câble, croient en distinguer trois. Quelles que soient la grandeur et la figure de cette montagne, on y trouve une prodigieuse quantité de coquillages, et plusieurs espèces de poissons de toutes grandeur. La plupart servent de nourriture aux morues, dont on croit pouvoir dire, sans exagération, que le nombre égale celui des grains de sable qui couvrent le banc. Tous les ans, depuis près de trois siècles, on en charge deux ou trois cents navires sans qu’on remarque presque aucune diminution. Au reste, ce parage a des incommodités qui rendent la navigation fort désagréable. Le soleil ne s’y montre presque jamais, et l’air y est ordinairement couvert d’une brume froide et épaisse qui fait connaître le banc à ses approches. Après avoir passé le Grand-Banc, on en rencontre plusieurs petits, tous presque également poissonneux.
Quoique le Canada ait été cédé à l’Angleterre