baie, et qui arrêteraient les plus grandes forces, tandis que les bâtimens de commerce pourraient se retirer dans le Charles-River, hors de la portée du canon.
La baie de Boston est assez vaste pour contenir toute la marine militaire des Anglais. Aussi les mâts des vaisseaux y forment-ils, dans la saison du commerce, une espèce de forêt comme dans les ports d’Amsterdam et de Londres ; ce qu’on peut s’imaginer aisément, si l’on considère que, suivant les registres de la douane, on y charge ou décharge annuellement vingt-quatre mille tonneaux de marchandises. Le fond de la baie offre un môle d’environ deux mille pieds de long, couvert, du côté du nord, d’une rangée de magasins. Il s’avance si loin dans la baie, que les plus grands vaisseaux peuvent décharger sans le secours des chaloupes et des alléges. La principale rue de la ville, qui vient jusqu’à l’extrémité du môle, offre en face, à l’autre bout, l’hôtel de ville, grand et bel édifice où l’on a réuni la bourse marchande, la chambre du conseil, celle de l’assemblée générale, et toutes les cours de justice. La bourse est environnée de libraires qui s’enrichissent de leur commerce.
La ville, disposée en forme de croissant autour du port, forme une belle perspective. On ajoute que le quai est assez haut, que les rues sont larges, et qu’il ne manque rien à la beauté des maisons. Pendant long-temps il fut défendu sous peine d’amende de faire galoper