singuliers : « Ils diffèrent, dit-il, de toutes les nations connues par leur manière d’uriner ; les hommes s’accroupissent toujours pour lâcher de l’eau, et les femmes, au contraire, se tiennent debout. Les maris permettent aux femmes, ou plutôt les obligent souvent d’avorter, par l’usage d’une herbe que la baie produit, et qui n’est pas inconnue ailleurs. » Au reste, ce dernier usage n’est pas plus barbare ici qu’à la Chine, où les lois permettent à ceux qui ne peuvent nourrir leurs enfans de les tuer lorsqu’ils viennent au monde.
Ellis donne la description de l’île de Marbre, où il fut arrêté par les vents. Elle est située au 62° 55′ de latitude, et au 92e de longitude de Londres. Sa longueur est de six lieues, entre l’est et l’ouest, sur deux ou trois de large du nord au sud. Tout le terrain, qui est élevé du côté de l’ouest, et bas à l’est, n’est qu’un rocher de marbre dur et blanc, varié par des taches vertes, bleues et noires, mais les sommets des montagnes paraissent brisés, et des rocs d’une énorme grosseur, entassés confusément, semblent devoir leur forme et leur position à quelque bouleversement inconnu. Ils couvrent de profondes cavernes où l’on entend un grand bruit, qui ne peut être que celui de divers torrens d’eau qui se précipitent sur les pierres, et qu’on voit sortir en plusieurs endroits par des fentes. La qualité de ses eaux fit juger à Ellis qu’elles passent par quelques mines de cuivre. Elles sont tantôt