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royal. Celui du Petit-Goave étendit sa juridiction aux quartiers de Nippe, de Rochellois, de la grande Anse, et de l’île d’Avache. Celui de Léogane comprit tous les établissemens de l’Arcahay et des environs. Celui du port de Paix commençait au môle Saint-Nicolas, embrassait la Tortue, et finissait au port Français ; le reste de la côte était de la dépendance de celui du Cap.

Le commerce de la colonie s’était borné long-temps au tabac, et la dureté des fermiers royaux avait failli plus d’une fois causer la ruine des habitans, en les portant à la révolte. Ils ne pouvaient se persuader que le roi fût informé de leur misère. Dans une assemblée générale, ils offrirent, si sa majesté leur faisait la grâce de supprimer la ferme, un quart de tout ce qu’ils enverraient dans le royaume, affranchi de toute sorte de frais, et de celui même du transport, mais sans choix, et surtout à condition que les trois autres quarts, qui demeureraient pour eux, seraient quittes aussi de toutes sortes de droits, et que les marchands ou les propriétaires pourraient, avec la même liberté, les vendre en gros et en détail, au dehors et dans l’intérieur du royaum. Ils prétendaient que sa majesté tirerait plus par cette voie que des quarante sous par cent qu’elle recevait du fermier, sans compter qu’une faveur si bien entendue leur ferait augmenter la culture de l’indigo et la fabrique du coton, d’où l’état pourrait tirer encore de