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Sa colonie continua de devoir ses accroissemens aux principes qu’il y avait établis. Trois ans après, sous le gouvernement de son neveu, qui lui avait succédé, il s’y trouva sept mille personnes, dont trois mille pouvaient être employées aux expéditions les plus difficiles ; et dans le dénombrement de 1680, on en compta sept mille huit cent quarante-huit, dont plus de la moitié étaient capables de porter les armes. Ils étaient entretenus dans une vigilance continuelle par la crainte des Espagnols, qui ne cessaient pas de les regarder comme des corsaires ; mais on ne leur attribue point dans cet intervalle d’autre exploits que ceux des flibustiers. En 1684, quelques désordres qui venaient du relâchement de la subordination firent penser à régler l’administration de la justice. C’étaient jusqu’alors les officiers de la milice de chaque quartier qui l’avaient rendue dans une espèce de conseil établi sous l’autorité du gouverneur ; mais, comme ils n’avaient aucune connaissance des lois, on proposa de donner un conseil supérieur à la colonie, et des siéges royaux aux quatre principaux quartiers, qui étaient Léogane et le Petit-Goave pour la côte occidentale ; le port de Paix et le Cap-Français pour la côte septentrionale. Dès l’année suivante, cette idée fut remplie avec quelques changemens : le conseil supérieur fut établi au Petit-Goave ; et ce poste, comme eelui de Léogane, et les deux autres proposés pour la côte du nord, eurent chacun leur siége