Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seur s’empressèrent d’y retourner. Fontenay est le premier qui ait pris le titre de gouverneur, pour le roi, de cette île et de la côte de Saint-Domingue.

Il donna ses premiers soins au rétablissement de la religion romaine ; ensuite, pensant à fortifier sa citadelle, il fit construire deux grands bastions de pierre de taille, qui environnaient toute la plate-forme, et se trouvaient appuyés d’un côté sur une montagne qu’on croyait inaccessible. Ce fut alors que l’île se peupla mieux que jamais ; et le terrain commençant bientôt à manquer, on fut obligé d’envoyer une colonie dans l’île de Saint-Domingue. Ce premier essaim de la Tortue préféra la côte de l’ouest à celle du nord, où les boucaniers auraient pu le secourir plus facilement, parce qu’elle est plus éloignée des habitations espagnoles. Mais on ne fut pas moins alarmé de ce nouvel établissement à Saint-Domingue que si l’on eût déjà vu les Français à la porte de cette capitale. Quelques chaloupes armées furent dépêchées sur-le-champ pour chasser les aventuriers de leur poste avant qu’ils eussent le temps de s’y fortifier. On leur brûla quelques habitations, et le reste était fort menacé, lorsqu’un corps de flibustiers et de boucaniers vint heureusement tomber sur les Espagnols.

Leur défaite fit comprendre à l’auditeur royal que, pour se délivrer entièrement de ces fâcheux voisins, il fallait aller à la source du