Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/6

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Antilles, avant d’arriver à la côte d’Yucatan ; cependant cet intérêt naturel attaché aux grandes révolutions nous a comme emportés malgré nous sur les traces des conquérans fameux qui bientôt envahirent le Mexique et le Pérou. Nous avons long-temps fixé les yeux du lecteur sur ces deux empires devenus la proie des Européens. De là, suivant le cours des découvertes, nous avons considéré à loisir les établissemens des nations de l’Ancien-Monde au Mexique et dans l’Amérique méridionale. Parcourons maintenant cet archipel des Antilles, aujourd’hui partagé, comme le continent de l’Amérique, entre plusieurs puissances rivales et le centre du commerce le plus riche et le plus vaste.

On sait que les Antilles sont une suite d’îles disposées en forme d’arc, depuis l’embouchure de l’Orénoque jusqu’à la Floride, ou depuis les 11° jusqu’aux 23° 10′ de latitude septentrionale.

Les Antilles prirent d’abord le nom d’îles Caraïbes, de celui de leurs premiers habitans. Celui d’Indes occidentales, par lequel on les désigne souvent, à l’exemple des Anglais, est très-inexact. Elles sont divisées en grandes et petites Antilles, et ces dernières le sont encore en îles de Barlovento ou sur le vent, et de Sottovento ou sous le vent. L’usage français est de dire, îles du vent et îles au vent. Comme il n’est pas question ici de leur ancien état, qui se trouve assez éclairci dans l’histoire des