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aux petits oiseaux, sans presque jamais manquer leur coup.

Lorsque les Caraïbes se mettent en mer pour quelque expédition de guerre, ils ne mènent avec eux qu’une ou deux femmes dans chaque pirogue pour faire la cassave et pour les rocouer ; mais lorsqu’ils font un voyage de plaisir ou de commerce, ils sont accompagnés de leurs femmes et de leurs enfans. Avec leurs armes et leurs hamacs, qu’ils n’oublient jamais, ils portent aussi tous les ustensiles de leur ménage ; de sorte que leurs bacassas et leurs pirogues sont toujours fort bien remplis. C’est le nom qu’ils donnent à leurs bâtimens de mer. Labat en fait une curieuse description, qui ne doit pas manquer à cet article.

« La pirogue caraïbe, dit-il, est beaucoup moins grande que le bacassa. Celles qu’il vit avaient vingt-neuf pieds de long, et quatre pieds et demi de large dans leur milieu ; elles finissaient en pointe par les deux bouts, qui étaient plus élevés que le milieu de quinze ou vingt pouces. Elles étaient divisées par neuf planches ou bancs, qui semblaient n’avoir été que fendues et dolées. Derrière chaque banc, à la distance d’environ huit pouces, et plus haut que le banc, il y avait des bâtons de la grosseur du bras, dont les bouts étaient fichés dans les côtés de la pirogue pour leur servir de soutien, en les tenant toujours dans une même distance, et pour appuyer ceux qui devaient être assis sur les bancs. Le haut des