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sang se répande, et sans le moindre changement dans les plumes. Celles qu’ils emploient pour tirer le poisson dans les rivières sont de bois avec une pointe assez longue.

Le bouton est une espèce de massue d’environ trois pieds et demi de long, plate, épaisse de deux pouces dans toute sa longueur, excepté vers la poignée, où son épaisseur est un peu moindre ; elle est large de deux pouces à la poignée, et de quatre ou cinq à l’autre extrémité, d’un bois très-dur, fort pesant, et coupé à vives arêtes. Ils gravent divers compartimens sur les côtes les plus larges, et remplissent les hachures de plusieurs couleurs. Un coup de bouton casse un bras, une jambe, fend la tête en deux parties ; et les Caraïbes se servent de cette arme avec beaucoup de force et d’adresse. Lorsqu’ils n’ont pas d’autres armes que leurs flèches, ils font deux taillades à l’endroit où le roseau est entré dans la pointe ; après avoir pénétré dans le corps, le reste de la flèche s’en sépare, et tombe aussitôt ; mais la partie qui est empoisonnée demeure plus long-temps dans la plaie. Elle est difficile à retirer, et souvent on est obligé de la faire passer par le côté opposé, au risque de ne pas découvrir le passage.

Les enfans des Caraïbes ont des arcs et des boutons proportionnés à leur taille et à leur force. Ils s’exercent de bonne heure à tirer ; et, dès leur première jeunesse, ils chassent