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nent leurs noms des choses qui reviennent périodiquement dans cet espace : la lune des cerfs, la lune du grain, la première et la seconde lune de cahonq, etc. Au lieu de diviser le jour en heures, ils en font trois portions, qu’ils nomment le lever, le montant et le coucher du soleil. Ils tiennent leurs registres à peu près comme au Pérou, par divers nœuds qu’ils font à des cordons, ou par des coches taillées sur le bois.

Ce n’est pas seulement leur quioccosan, ou leur temple, qui est environné de pieux dont le sommet représente des visages d’hommes en relief et peints ; ils en plantent dans quelques autres lieux, sacrés ou célèbres pour leur nation, autour desquels ils dansent à certains jours. Souvent ils élèvent des pyramides et des colonnes de pierre, qu’ils peignent et qu’ils ornent, pour leur rendre ensuite une sorte de culte, non comme à la divinité suprême, qu’on a déjà dit qu’ils n’adorent point, mais comme à l’emblème de sa durée et de son immutabilité. Leurs cabanes offrent des paniers de pierre, qu’ils gardent dans la même vue ; ils rendent aussi des honneurs aux rivières et aux fontaines, parce que leur cours perpétuel représente l’éternité de Dieu. En un mot, ils élèvent des autels à la moindre occasion, et quelquefois pour des raisons mystérieuses ; tel était ce cube de cristal dont Smith parle avec admiration, et que plusieurs de leur nation honoraient également. Ils le nommaient paco-