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pour en acquérir de nouvelles. L’auteur en vit plusieurs exemples. « Je ne sais, dit-il, si leur oubli est feint ou réel ; mais il est sûr qu’ils affectent de ne rien savoir de ce qu’ils ont su, et que leurs guides les accompagnent jusqu’à ce qu’ils aient repris les idées communes. L’opinion que Smith s’était formée du sacrifice venait apparemment de ce qu’il en meurt toujours quelques-uns dans cette pénible épreuve. »

Les offrandes qu’ils présentent à leur idole sont des fourrures, la graisse et les meilleures pièces de gibier qu’ils prennent à la chasse, des fruits, et particulièrement du tabac, dont la fumée leur tient lieu d’encens. Leurs fêtes sont réglées par les saisons ; ils célèbrent un jour à l’arrivée de leurs oiseaux sauvages, c’est-à-dire des oies, des canards, etc. ; un autre au temps de leur chasse ; un troisième à la maturité des fruits. Mais le plus solennel est celui de la moisson, à laquelle ils travaillent tous sans exception de rang et de sexe, comme ils contribuent tous à la culture des terres.

Ils comptent par unités, par dixaines et par centaines ; mais le calcul des années se fait par celui des hivers, qu’ils nomment cahonqs, du cri des oies sauvages qui n’arrivent que dans cette saison. Ils distinguent l’année en cinq parties : 1o. celle où les arbres bourgeonnent et fleurissent ; 2o. celle où les épis sont formés et bons à rôtir ; 3o. l’été, ou la moisson ; 4o. la chute des feuilles ; 5o. cahonq ou l’hiver. Leurs mois répondent au cours de la lune, et pren-