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hommes, vifs et robustes, prirent tour à tour une des victimes, la conduisirent au travers de la haie, la garantirent, à leurs dépens, des coups de canne qu’on faisait pleuvoir sur eux. Pendant ce cruel exercice, les mères pleuraient à chaudes larmes, et préparaient des nattes, des peaux, de la mousse et du bois sec, pour servir aux funérailles de leurs enfans. Après cette scène (que l’auteur compare au supplice des baguettes), on abattit l’arbre avec furie ; on mit en pièces le tronc et les branches, on en fit des guirlandes pour couronner les victimes, et leurs cheveux furent parés de ses feuilles. » Smith ne peut dire ce qu’elles devinrent. « On jeta, dit-il, ces quinze malheureux les uns sur les autres dans une vallée, comme s’ils eussent été morts, et toute rassemblée y fit un festin. »

Le Virginien doute de la vérité d’un fait dont Smith ne dit pas qu’il ait été témoin. Sans l’accuser de mauvaise foi, il le soupçonne de s’être trompé sur quelques circonstances d’une cérémonie indienne qui se nomme huscanaouiment, parce qu’elle ne se célèbre qu’une fois en quinze ou seize ans, et que les jeunes gens ne se trouvent pas plus tôt en état d’y être admis. C’est une épreuve par laquelle ils doivent passer avant d’être reçus au nom. bre des braves de la nation, qui sont distingués par le nom de cokarouses. On a vu quelque chose d’approchant dans la description du Mexique. En Virginie, les chefs indiens choi-